La Pépinière Théâtre
7, rue Louis-le-Grand
75002 Paris
Tel : 01 42 61 44 16
Métro : Opéra
Ecrit et interprété par Noémie
Caillault
Mis en scène par Morgan Perez
Avec les voix de Jeanne Arènes,
Romane Bohringer, François Morel, Olivier Saladin, Dominique Valladié
Présentation : Noémie a 27 ans. Noémie est débordante.
Débordante de tout : d’énergie, d’humour, de gentillesse, d’enthousiasme.
Noémie est belle comme un cœur. C’est justement tout près du cœur, en son sein,
que Noémie découvre une méchante tumeur. Une tumeur maligne. Mais qui est la
plus maligne des deux ? Cette tumeur hors de saison, presque hors de
propos, chez une si jeune femme ? Ou Noémie qui rit, qui pleure, et qui
rit à nouveau ? Noémie qui se moque de cet envahisseur agressif, de ses
médecins, du destin, d’elle-même ? Noémie qui est passionnément vivante…
Mon avis : « Maligne »… Il y a deux sens à ce mot.
Le premier est « Qui témoigne d’une intelligence malicieuse, d’astuce,
d’ingéniosité, de perspicacité » ; el le second « Se dit d’une
maladie de gravité anormale ; se dit d’une tumeur cancéreuse »…
Dans le seule en scène de Noémie
Caillault, les deux termes se rejoignent, s’imbriquent, se juxtaposent et se
confondent. Tout le problème de cet exercice délicat est là : comment
raconter en public un drame aussi personnel, aussi douloureux, aussi grave sans
jamais tomber dans le pathos et plomber l’ambiance ? Le mot « cancer »
fait peur, il a plutôt tendance à rebuter, à faire fuir… C’est cette simple
raison qui m’avait jusque là retenu de me rendre à la Pépinière, en dépit de
tout le bien que l’on m’en avait dit et des papiers laudateurs que j’avais lus.
Et puis, récemment, à la sortie d’un théâtre à Montparnasse, le hasard a fait
que je rencontre Noémie Caillault. Le très bref échange que nous avons eu et,
surtout, son regard droit et malicieux, ont su me décider.
Et je ne l’ai pas regretté !
La prestation de cette jeune
femme est d’un très, très haut niveau. Chez elle, aucun faux-fuyant. Elle est
cash et ne nous cache rien. De sa voix délicieusement éraillée, avec son œil tour
à tour candide et espiègle et son sourire absolument craquant, elle nous prend
par la main et nous entraîne dans son parcours de la combattante. On l’y suit
de A à Z. « A », c’est la révélation du Mal : une tumeur dans le
sein gauche. « Z », c’est la rémission. Mais pour se rendre de « A »
à « Z », ça lui a pris trois ans. Trois ans de doutes, de soins, d’espoirs,
de rechutes, de rencontres. Mais aussi trois ans de vie, une parenthèse au
cours de laquelle tout est exacerbé.
Et Noémie raconte… Ce qui la
différencie, c’est son regard distancié et amusé. Un peu comme si elle sortait
de son corps pour observer, de façon à la fois drôle et clinique, les contraintes
directes, les effets secondaires et les comportements co-latéraux. C’est un
conte initiatique dans lequel elle convoque les différents praticiens qui
jalonnent son parcours, ses parents (Ah, sa relation tumultueuse avec sa mère !),
ses amis, ses amoureux. Il nous est d’autant plus facile de les imaginer qu’on
les entend s’exprimer par le truchement de comédiens qui se sont prêtés au jeu.
Ce sont autant de dialogues qui apportent du rythme et des ruptures au récit.
On se demande parfois si Noémie
avait vraiment besoin de ces participations amicales tant, de toute évidence,
elle se suffit à elle-même. Quelle comédienne ! Elle est formidablement
expressive, elle bouge bien, elle possède un charisme fou. Et, surtout, elle
est véritablement lumineuse et… « positive »… Bien sûr qu’on est
souvent touché, mais le rire vient aussitôt gommer l’émotion. Un peu comme une
brise légère qui viendrait sécher prestement une larme furtive.
Il faut aussi parler de l’écriture
de Noémie ; très imagée, descriptive, détaillée tout en restant très
légère. Elle a le sens de la formule, elle sait jouer avec les silences,
appeler un chat un chat, tourner les épreuves en dérision.
Bref, on est tous concernés par
son aventure. Son journal de bord aurait pu s’intituler « le Cancer pour
les Nuls » car d’un problème intime elle traite d’un sujet universel. Elle
a certes sa propre spécificité, une forme d’insouciance et de refus d’abdiquer
que tout le monde ne possède pas. Mais elle nous livre quelques clés qui
peuvent s’avérer utiles. En nous donnant une leçon de vie toute simple, elle
nous délivre là un sacré message. Elle est drôlement « maligne ».
Dans tous les sens du terme, puisqu’il se termine par une happy end, ce seule
en scène est sans concession !
Maligne, une comédie très humaine
où la performance d’acteur rejoint une performance de vie…
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