Palais des Sports
34, boulevard Victor
75015 Paris
Tel : 01 48 28 40 10
Métro : Porte de Versailles
Livret écrit par Lionel Florence,
Patrice Guirao, Dominic Champagne et René Richard Cyr
Mis en scène par Dominic
Champagne et René Richard Cyr
Chansons écrites par Lionel
Florence et Patrice Guirao
Chorégraphies de Yaman Okur
Scénographie de Stéphane Roy
Costumes de Meredith Caron
Lumières de Nicolas Maisonneuve
Vidéo de Philippe Belhumeur
Avec Olivier Dion (d’Artagnan),
Brahim Zaïbat (Athos), Damien Sargue (Aramis), David Bàn (Porthos), Emji
(Milady), Megan Lanquar (Constance),
Victoria (Anne d’Autriche), Christophe Héraut (Richelieu), Golan Yosef (Buckingham), David-Alexandre Després (Planchet)…
L’histoire : Avril 1625. Le jeune d’Artagnan, 18 ans, quitte
ses parents et sa Gascogne natale pour Paris où il espère intégrer la
prestigieuse compagnie des Mousquetaires du Roi dont son père a lui-même jadis
fait partie.
Après un voyage mouvementé et
riche en aventures, il arrive dans la capitale avec une formidable envie de
réussir. Le hasard l’amène à prêter main forte à ceux-là même qui viennent tour
à tour de le provoquer en duel contre des sbires du cardinal de Richelieu,
Athos, Porthos et Aramis. De ce combat va naître une indéfectible amitié entre
les quatre hommes.
Bientôt, un sombre complot ourdi
par le Cardinal et son âme damnée, la belle et perfide Milady de Winter, contre
la reine de France, Anne d’Autriche, va les amener à s’unir pour sauver
l’honneur de l’épouse de Louis XIII. En effet, celle-ci est secrètement éprise
du duc de Buckingham, le puissant favori du Roi d’Angleterre. En gage d’amour,
elle lui a offert une parure composée de douze ferrets de diamants. Or, sur
l’instigation du Cardinal, le Roi exige de la Reine qu’elle porte ce collier à
l’occasion du Bal des Echevins. C’est la panique au palais !...
Mon avis : Impossible de prétendre que cette version des 3 Mousquetaires en comédie musicale soit
un coup d’épée dans l’eau. Bien au contraire. Pourtant, ce ne sont pas les
chansons qui m’ont le plus emballé. Mes yeux ont été bien plus comblés que mes
oreilles. En effet, on en prend plein la vue. Quel spectacle !
Bon, l’histoire de d’Artagnan et
de ses trois copains, on la connaît. Elle fait amplement partie de notre
mémoire collective. Ce qui était intéressant dans ce projet c’était de
découvrir comment deux metteurs en scène québécois allaient la traiter cette
histoire. Déjà, ce qui est bien, c’est qu’elle est uniquement concentrée sur la
fameuse affaire des ferrets de la Reine. Il y a ainsi un début et une fin et on
ne se perd pas dans les nombreuses ramifications de l’œuvre intégrale de Dumas.
Du coup, notre intérêt n’est pas dispersé.
Le fil rouge étant assuré par les
chansons, les metteurs en scène ont choisi de découper le spectacle en une
succession de tableaux dont certains sont de pures merveilles. On sent vraiment
la patte « Cirque du Soleil » pour l’esthétique, avec moult clins d’œil
du côté de Game of Thrones pour l’aspect
héroïc fantasy. Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan évoluent dans des décors
résolument modernes, voire futuristes. On est loin du XVIIème siècle et peu
nous chaut. Le thème est intemporel et ses protagonistes itou. C’est l’éternal
combat entre les bons et les méchants, entre le Bien, représentés par nos
mousquetaires, et le Mal, personnifié par Richelieu et surtout Milady.
Je ne vais pas déflorer le
contenu des tableaux, je vais juste me contenter d’en énumérer quelques uns qui
m’ont plus particulièrement transporté. Par ordre d’entrée en scène :
-
Dès sa première apparition, dans Je suis cash, Emji/Milady nous entraîne
en boîte de nui avec déferlement de lasers, effets stroboscopiques et autres
hologrammes super flashy.
-
Le combat entre les mousquetaires et les gardes
du Cardinal. Je n’avais pas assez de mes deux yeux pour saisir toutes les
actions qui se déroulaient sur scène. Duels, cascades, acrobaties, battles de
hip-hop, la bluffante performance athlétique d’Olivier Dion, Porthos et son
maniement du bâton, engagement, humour… On est dans un film de cape et d’épée
en cinémascope et en 3D. J’aurais aimé pouvoir appuyer sur la touche « replay »
pour m’en repaître encore.
-
- Le jeu d’échecs géant superbement scénographié avec
déplacements des pions (roi, reine, tours, cavaliers…). C’est tout juste
magnifique.
-
La mise en scène de Ho Hé, le solo de Porthos, qu’on pourrait écrire « Hot hée ! »,
avec ses évolutions de pole dance, ses arabesques provocantes ou lascives…
- Le corps à corps sensuel et envoûtant entre une
amazone et Athos/Brahim Zaïbat ; une performance artistique à couper le
souffle tant elle est à fois inventive et remarquablement maîtrisée.
- La traversée de la Manche en coque de noix (au
propre comme au figuré) de d’Artagnan et Planchet, avec retour sous une pluie
battante…
- L’ambiance night club londonien de la chanson On My Mind (pour moi le meilleur titre
du spectacle) interprétée par Buckingham/Golan.
Toutes ces scènes hissent le
spectacle des 3 Mousquetaires à un
très niveau technique et visuel. Les cris et les applaudissements jaillis
spontanément dans la salle en témoignent.
Sinon, j’ai aussi beaucoup
apprécié la complicité évidente entre les quatre comédiens qui incarnent les
mousquetaires, la voix de Victoria, le jeu chaplinesque de
Planchet/David-Alexandre Desprès, les costumes, toutes les chorégraphies, les
lumières, les projections en vidéo…
Bref, on y a mis les moyens, et
ça se voit !
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