Sunset
Sorti
le 27 août dernier, Sunset est le
cinquième album studio du groupe Superbus. La grande particularité par rapport
aux opus précédents, c’est que le Superbus a dû utiliser un gros porteur pour
survoler l’Atlantique et se poser à Los Angeles.
Los
Angeles… Des années que Jennifer Ayache rêvait de la Cité des Anges. Elle le
chante d’ailleurs dans le premier titre, All
Alone : « J’avais des envies d’L.A. ». L’éventail de sa culture
musicale, donc de ses influences, est très large. Il s’ouvre sur les années 60
pour se refermer aujourd’hui. Tout autant que la pop, le rock électro, la new
wave et le disco-rock, Jenn a baigné dans la surf music et le rock californien.
Accompagnée de ses quatre Mousquetaires, elle est arrivée à L.A. avec tout le
matos : quatorze maquettes qu’elle avait déjà élaborées « at home ».
Ce qu’elle venait chercher auprès du producteur Billy Bush (Garbage), c’est du
son. Un bon gros son, pour donner à Sunset
sa couleur spécifique. Et le résultat est là. Cet album mérite un super buzz.
Paradoxalement,
moi qui suis plutôt du genre intégriste et plus enclin à privilégier les textes
en français, j’ai été emballé par la qualité des trois chansons en anglais, Mini, Calling You et Mrs Better.
Tous trois dégagent une telle énergie, une telle tonicité et ils sont si
originalement arrangés qu’ils vous transportent littéralement.
Sinon,
J’ai beaucoup de tendresse pour L’été n’est
pas loin. Avec ses guitares aux sonorités Sixties et son interprétation
dans le souffle, le dernier titre de l’album est une jolie chanson d’amour,
fort bien écrite. Son message est simple : profitons du temps présent,
après on verra bien… Où il y a de la Jenn, y’a du plaisir.
En
parlant de texte, il y en a un qui est particulièrement intelligent, c’est
celui de A la chaîne, coécrit avec
Patrice Focone. On y dénonce l’omniprésence et l’omnipotence de la Toile et l’intrusion
des réseaux sociaux dans les relations humaines actuelles. On est bien obligé
de s’y adapter et de faire avec, mais on y perd un peu du charme de la
rencontre ordinaire…
Enfin,
j’ai bien aimé Smith’n’Wesson,
chanson qui évoque l’abandon et la crainte de la solitude mais qui laisse
néanmoins pointer quelques réactions positives : « Aller voir
ailleurs, enfin rire de bon cœur »… Whisper,
avec la complicité à la batterie du fameux Richie Sambora de Bon Jovi, est une
chanson amusante énumérant une kyrielle de films d’épouvante. Jenn ne fait pas
la maline, elle a avoue sa trouille de ces monstres qui lui soufflent des
horreurs dans les oreilles. Pour elle « Whisper » rime avec « peur »...
Et puis il y a Duo dans lequel, comme
son nom l’indique, Jennifer reçoit la réplique d’un certain Marco Kamaras. Ecriture
impressionniste pour une ambiance vaporeuse et onirique du meilleur effet.
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