jeudi 20 septembre 2012

Les Menteurs


Théâtre de la Porte Saint-Martin
18, boulevard Saint-Martin
75010 Paris
Tel : 01 42 08 00 32
Métro : Strasbourg Saint-Denis

Une pièce d’Anthony Neilson
Adaptée par Marianne Groves
Mise en scène par Jean-Luc Moreau
Décors de Charlie Mangel
Lumières de Gaëlle de Malglaive
Costumes de Juliette Chanaud
Avec Philippe Chevallier, Régis Laspalès, Antoinette Moya, Roger Van Hool, Sophie Gourdin, Bruno Chapelle, Nell Darmouni

L’histoire : Chargés d’annoncer une mauvaise nouvelle à deux personnes âgées au cœur fragile, deux braves « bobbies » appuient sur la sonnette d’un petit pavillon le soir de Noël… La maladresse des deux policiers n’égalant que leur absence de jugeote, l’affaire prend rapidement une tournure des plus burlesques… La vieille dame n’a plus toute sa tête, une voisine inquiétante terrorise son monde, un pasteur cache quelque chose, une jeune fille peut en cacher une autre, un chien aboie, puis il n’aboie plus…

Mon avis : Je n’aime pas être déçu et me montrer négatif vis-à-vis d’un spectacle car je sais la somme de travail et d’investissement que cela représente. Surtout quand j’ai une réelle affection pour les personnes concernées. Mais, en même temps, si je veux être crédible dans mes avis, je me dois de dire honnêtement ce que je pense…
Si je voulais être (très) méchant, je débaptiserais cette pièce pour l’appeler « Les Escrocs » plutôt que « Les Menteurs »… Je ne comprends pas pour quelles raisons Philippe Chevallier et Régis Laspalès, qui sortaient du formidable et légitime succès du Dîner de cons, ont accepté de jouer cette pièce absolument lamentable. Ils font preuve d’un manque de discernement condamnable. Le tandem avait été également impeccable dans Monsieur Chasse ! et dans Ma femme s’appelle Maurice. Alors, que sont-ils allés faire dans cette galère ? Et bien, ramer. Car ils rament les pauvres pour essayer d’amuser la galerie. Mais quand on a un texte aussi mauvais à défendre et une intrigue aussi faiblarde, quoi qu’on fasse, on ne peut pas s’en sortir.

Pourtant, l’affiche, avec nos deux énergumènes en bobbies londoniens était alléchante. Pourtant, le décor n’est pas mal. Pourtant… Non, c’est tout. Il n’y a plus rien… La pièce débute comme un sketch entre les deux héros, les constables Blunt et Gobble. Un mauvais sketch que l’on peut qualifier d’humour de façade. Répétitif et trop long. D’ailleurs tout au long, ils useront et abuseront du « comique » de répétition (je mets comique entre guillemets car ça ne l’est pas du tout). Après ce démarrage poussif et décousu, nous entrons dans le logement de monsieur et madame Connor en même temps que dans le vif du sujet. On s’aperçoit très vite que tous les protagonistes de cette histoire ont un sacré grain. Face à ces véritables malades mentaux, nos deux bobbies ont bien du mal à trouver leurs repères. Ça aurait été marrant s’il y avait une vraie histoire, mais les rebondissements sont tellement tirés par les cheveux qu’on pourrait en faire un chignon aussi volumineux qu’emberlificoté. C’est mal écrit, délayé à l’extrême ; les quelques gags sont affligeants. il y a un faux rythme ; rien à quoi se rattraper. En plus, l’auteur n’a pas évité à plusieurs reprises l’écueil d’une vulgarité gratuite et de très mauvais goût. On est accablé dans notre fauteuil… Et que dire de cette fin avec ses faux airs de « Bobbies Night » ? Je vous assure, on ne nous épargne rien !
On a certes droit à quelques fulgurances de Laspalès, mais elles sont si rares qu’elles ne font que raviver notre frustration car il est triste de gâcher un tel talent. Au contraire, il nous ressort sans cesse les mêmes effets.

Je suis sincèrement malheureux pour eux. Ils se sont totalement fourvoyés. Quant à la mise en scène de Jean-Luc Moreau, c’est plus une mise en abîme. Comme il devait s’occuper de trois ou quatre pièces en même temps, on sait laquelle il a négligée. Je n’espère plus qu’une chose : c’est que le producteur des Menteurs, pistonné par Chevallier et Laspalès, soit bien assuré à la Matmut car je doute qu’il rentre dans ses frais. Je ne vois pas comment cette pièce, qui se déroule le soir de Noël, pourrait trouver son public et arriver à passer le réveillon à la Porte Saint-Martin…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je suis allé les voir je pensais retrouver leur humour avec leur gout pour les situations absurdes je n ai trouvé qu' incohérences stupidités et grossieretés inutiles.
Ils se sont égarés dans cette piéce