Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 Paris
Tel : 01 42 81 00 11
Métro : Blanche / Pigalle
Le dimanche (16 h) et le lundi
(20 h)
Une pièce écrite et composée par
Nicolas Lumbreras
Mise en scène par Nicolas Lumbreras
Directeur artistique : Pierre Palmade
Directeur artistique : Pierre Palmade
Avec Emmanuelle Bougerol, Christophe
Canard, Constance Carrelet, Johann Dionnet, Lionel Erdogan, Benjamin Gauthier,
Nicolas Lumbreras, Rudy Milstein ou Yann Papin
Présentation : Cousins
comme cochons, c’est une nouvelle recette de la Troupe à Palmade, une
louche de comédie musicale dans une soupière de vaudeville.
Comme tous les mercredis,
monsieur Félicien de Tartasse part à la chasse de 14 à 18 heures et, pendant ce
temps-là, comme tous les mercredis, sa femme reçoit son amant. Seulement, ce
jour-là, monsieur décide de rentrer deux heures plus tôt que prévu…
Mon avis : Bien que ce ne soit pas évident à prime abord, tout
l’esprit de cette pièce est contenu dans son titre.
Ainsi qu’ils le chantent
eux-mêmes, ils sont « cousins-sins » ; complètement
zinzins ! Or, en plus d’être gravement affectées par cette zinzinerie
chronique, il s’avère qu’ils quasiment tous, à des degrés divers, cochons. Si
Félicien de Tartasse n’en fait pas partie, il se rattrape largement avec
d’autres travers mais qui ne sont pas de porc (ou alors de port d’arme). Quant
à Bertrand le jardinier, il est sourd, au propre comme au figuré à l’appel des
sens…
Madame de Tartasse est une
cochonne qui s’assume, son amant est un cochon romantique, Léontine, la
servante, est une cochonne en devenir, le notaire est un cochon spasmodique, et
le Préfet est un cochon rose… Et on a même droit à un moment à un cochon
sauvage, un cousin (lui aussi) de la famille des sangliers.
Si on ajoute à cela quelques
cochonneries et autres ébats et mots cochons, vous comprendrez le ton gentiment
grivois de cette pièce. Or, si l’auteur, le metteur en scène et les comédiens
qui permettent d’arriver à bon port, c’est parce que, dans le cochon, tout est
bon. Comme dans cette parodie de vaudeville musical. Il y a certes des goûts et
des saveurs différents, mais c’est ce qui en fait son charme.
Effectivement, l’esprit de Georges Feydeau plane sur Cousins comme cochons. Dès que monsieur de Tartasse apparaît et qu’il nous explique sa passion de la chasse, on ne peut que penser à Monsieur chasse. Et qui va à la chasse perd sa place, surtout dans le lit conjugal. On nous a fignolé là un spectacle particulièrement réjouissant, mélangeant avec gourmandise plusieurs genres et donnant la part belle au burlesque. Il faut par exemple prêter beaucoup attention aux "bêtises" qui se passent sur scène en arrière-plan.
Nicolas Lumbreras nous a concocté une mise en scène… de chasse ; de chasse à courre : à cours
après moi que j’ t’attrape ; j’t’attrape, nigaud ; nigaud
driole ; driole de guerre ; guerre en dentelles, etc… Le résultat est
cocasse à souhait. C’est d’autant plus réussi que les comédiens jouent avec un
sérieux imperturbable (bien que certains succombent parfois à un vrai
fou-rire), des scènes qui ne le sont pas.
On s’amuse tout le temps.
Dialogues décalés, allusions coquines, déplacements outrés, gestes appuyés et
attitudes volontairement théâtrales, la pièce est truffée de clins d’œil, de
clichés, de quiproquos. C’est complètement farfelu, complètement fidèle à
l’univers déjanté de la Troupe à Palmade.
Pendant que sa patronne commet
quelques écarts de conduite, Léontine, la servante, nous en offre un grand
écart pour de vrai. Monsieur de Tartasse est une espèce de Tartarin benêt,
infatué et sanguinaire (tout au moins à la chasse). Monsieur Colette est un
préfet… miné, mais qui le proclame. L’amant possède tous les attributs
physiques d’un prince charmant de dessin animé. Le notaire a visiblement
quelques soucis pour gérer sa libido. Et le jardinier nous livre un grand
numéro de diction approximative et de gestes
Ajoutez à cela des chansons improbables,
des chorégraphies farfelues, un duo entre un lapin et une poule faisane, un
étourdissant soliloque en franglais, un travelo militant(e) indigné, un arbre
qui pousse la chansonnette, le tout accompagné par un pianiste en live, vous
touillez le tout et vous obtenez un spectacle complètement loufoque et
jubilatoire interprété à la perfection par une joyeuse bande de doux dingues bien
barrés.
Gilbert « Critikator »
Jouin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire