Warner Music France
Après quatre ans d’absence, Superbus
sort enfin son sixième album. D’où son titre en forme de double clin
d’œil : Sixtape.
« Sixtape » pour sixième album studio et aussi en référence sans
doute à cette fameuse sextape qui, pour son côté « x », a provoqué la
débandade au sein de notre équipe de foot nationale.
Je vais même aller plus loin dans
le subliminal… Sixtape commence par
« si », or Jennifer Ayache, qui en a composé toutes les mélodies et
écrit tous les textes, utilise énormément cette conjonction. « si tu
m’appelles » (Strong & Beautiful),
« si tu me parles », « si tu me dragues » (Soul Sister), « si tu le
souhaites » (On The River),
« si tu voyais ma tête » (Impensablement),
« si tu t’éclipses », « si je n’ai pas su faire », « si
tu te casses », « si tu me laisses » (4 Tourments), « Si c’est le bon » (Jusqu’à la mer), « viens avec moi si tu veux » (Toyboy), « si tu veux un duel »
(The Lighter)… Soit dans huit
chansons sur treize. Plus de la moitié ! Tous ces « si » sont
révélateurs. Ils nous font part des doutes qui habitent la jeune femme dans de
nombreux domaines. Et c’est ce qui nous la rend attachante car contraire à
l’image d’assurance et de détermination qu’elle s’évertue à donner.
En réalité, Jenn est une
femme-enfant. Elle peut tout autant se montrer libre, rebelle et provocante,
jouer de sa sensualité, qu’avouer sa fragilité, chanter ses inquiétudes et évoquer
complexes. Conquérante et mélancolique. Chez elle, le regard de l’autre, quel
qu’il soit, est important (« pense à me trouver belle »,
« regarde-moi »…). On sent même parfois poindre en elle une forme de
repli sur soi (Run). En fait, elle
est comme la majorité des filles d’aujourd’hui ; raison pour laquelle elle
leur plaît tant car elles se reconnaissent en elle.
J’aime beaucoup cet album. Sa
musique est festive, joyeuse, entraînante, communicative ; en deux
mots ; redoutablement efficace. Elle dégage une pêche positive avec son
mélange habile d’électro-pop, de ska, d’influences 80’s. Tous les refrains,
particulièrement travaillés, sont forts, comme dans Next Summer par exemple. J’aime aussi ce mix judicieux d’anglais et
de français.
Jennifer Ayache est également une
bonne auteure. Elle a l’art de synthétiser les mots, d’aller à l’essentiel,
d’utiliser des images qui illustrent ses intentions. Elle est aussi habile avec
l’ellipse que le réalisme.
Ma chanson préférée, peut-être,
est 4 Tourments. Mais elle est suivie
de très près de Strong & Beautiful,
On The River, Jusqu’à la mer, Toyboy…
Cet album est très homogène.
Hormis la jolie ballade intimiste et nécessaire Pour mon père, tous les titres s’inscrivent dans une belle énergie.
Tout est pensé pour la scène et pour le show.
L’an prochain, Superbus deviendra
un groupe… majeur, puisqu’il va célébrer le 18ème anniversaire de sa
création. Une rare et belle longévité.
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