Polydor / Universal Music
Tout est dans le titre du 23ème
album studio d’Eric Clapton : « I
Still Do ». En gros, il persiste et signe ; il est toujours là,
toujours là pour sortir de sa guitare ces sons uniques qui n’appartiennent qu’à
lui. A 71 ans, « God » est toujours aussi divin et sa fameuse
« Slow Hand » toujours aussi magique. Quant à sa voix, elle est
toujours en parfaite harmonie avec les titres qu’il choisit d’interpréter.
Si on aime Eric Clapton, on aime I Still Do.
L’album s’ouvre sur Alabama Woman Blues, un titre de Leroy
Carr datant de 1930 qui, pour moi, est la plus belle chanson du CD. Simple et
efficace, c’est l’archétype du blues, simple et efficace avec, en prime, une
superbe présence de l’orgue Hammond.
Dans cet opus, après l’album qu’il
lui avait intégralement consacré voici douze ans, Eric Clapton poursuit son
hommage à JJ Cale en reprenant deux de ses autres titres, Can’t Let You Do It et Somebody’s
Knockin’.
La troisième chanson, I Will Be There, une ballade douce,
légère et agréable, pose en plus une énigme car Clapton y est doublé à la
guitare et à la voix par un certain Angelo Mysterioso. Ce nom étant le pseudo
pris par George Harrison en 1969 sur l’album de Cream Goodbye, il se murmure que ce serait Dhani, le fils du Beatle qui
se cacherait derrière…
Deux titres originaux sont signés
de Clapton lui-même, Spiral et Catch The Blues. J’ai une préférence
pour le second et sa nonchalance chaloupée.
En fait cet album est tout à fait
conforme à ce qu’on peut attendre d’Eric Clapton. N’ayant plus rien à prouver,
il ne pense plus qu’à se faire plaisir. Et ça s’entend. Et comme il a en plus
le talent de savoir très bien s’entourer, il nous offre un grand et beau moment
de partage. Chaque chanson est à sa place. Cypress
Grove balance suavement, Little Man,
You’ve Had A Busy Day est pleine de tendresse, Stones In My Passway, de Robert Johnson (1937) est plus swingant,
plus joyeux… J’ai également apprécié le climat de I’ll Be Alright, un chant traditionnel que l’on a l’impression de
connaître depuis toujours tant il est identifiable.
Et puis, il y a également dans
cet album un clin d’œil amical à Bob Dylan avec la reprise très réussie
(harmonica à l’appui) de I Dreamed I Saw
St. Augustine.
L’album se termine en douceur
avec l’interprétation intimiste et tamisée de I’ll Be Seeing You dans lequel la main de Clapton se fait presque
encore plus « slow » que d’habitude.
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