lundi 6 juin 2016

Eric Clapton "I Still Do"

Polydor / Universal Music


Tout est dans le titre du 23ème album studio d’Eric Clapton : « I Still Do ». En gros, il persiste et signe ; il est toujours là, toujours là pour sortir de sa guitare ces sons uniques qui n’appartiennent qu’à lui. A 71 ans, « God » est toujours aussi divin et sa fameuse « Slow Hand » toujours aussi magique. Quant à sa voix, elle est toujours en parfaite harmonie avec les titres qu’il choisit d’interpréter.

Si on aime Eric Clapton, on aime I Still Do.
L’album s’ouvre sur Alabama Woman Blues, un titre de Leroy Carr datant de 1930 qui, pour moi, est la plus belle chanson du CD. Simple et efficace, c’est l’archétype du blues, simple et efficace avec, en prime, une superbe présence de l’orgue Hammond.
Dans cet opus, après l’album qu’il lui avait intégralement consacré voici douze ans, Eric Clapton poursuit son hommage à JJ Cale en reprenant deux de ses autres titres, Can’t Let You Do It et Somebody’s Knockin’.
La troisième chanson, I Will Be There, une ballade douce, légère et agréable, pose en plus une énigme car Clapton y est doublé à la guitare et à la voix par un certain Angelo Mysterioso. Ce nom étant le pseudo pris par George Harrison en 1969 sur l’album de Cream Goodbye, il se murmure que ce serait Dhani, le fils du Beatle qui se cacherait derrière…
Deux titres originaux sont signés de Clapton lui-même, Spiral et Catch The Blues. J’ai une préférence pour le second et sa nonchalance chaloupée.


En fait cet album est tout à fait conforme à ce qu’on peut attendre d’Eric Clapton. N’ayant plus rien à prouver, il ne pense plus qu’à se faire plaisir. Et ça s’entend. Et comme il a en plus le talent de savoir très bien s’entourer, il nous offre un grand et beau moment de partage. Chaque chanson est à sa place. Cypress Grove balance suavement, Little Man, You’ve Had A Busy Day est pleine de tendresse, Stones In My Passway, de Robert Johnson (1937) est plus swingant, plus joyeux… J’ai également apprécié le climat de I’ll Be Alright, un chant traditionnel que l’on a l’impression de connaître depuis toujours tant il est identifiable.
Et puis, il y a également dans cet album un clin d’œil amical à Bob Dylan avec la reprise très réussie (harmonica à l’appui) de I Dreamed I Saw St. Augustine.

L’album se termine en douceur avec l’interprétation intimiste et tamisée de I’ll Be Seeing You dans lequel la main de Clapton se fait presque encore plus « slow » que d’habitude.

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