Gymnase Marie-Bell
38, boulevard de Bonne Nouvelle
75010 Paris
Tel : 01 42 46 79 79
Métro : Bonne Nouvelle
Une pièce de Henry
Lewis, Jonathan Sayer et Henry
Shields
Mise en scène par Gwen Aduh
Adaptation française de Miren Pradier et Gwen Aduh
Décors de Michel Mugnier
Costumes d’Aurélie de Cazanove
Lumières de Hugo Oudin
Musique de Gabriel Levasseur
Création sonore de Baptiste Chevalier Duflot
Avec Jean-Philippe Bêche (Chuck Davis, officier de police), Aurélie de Cazanove (Marilyn,
guichetière à la City Bank), Pierre
Dumur (Le stagiaire), Lionel
Fernandez (Mitch Ruscitti, malfrat), Jean-Marie
Lecoq (Valentin Troisgros, banquier), Miren
Pradier (Caprice Troigros, arnaqueuse), Pascal Provost (Sam Monaghan (Pickpocket), Nicolas Reynaud (Bob Cooper, maton)
Les musiciens : Jean-Baptiste Artigas (Piano, chant), Julien Pouletaud (Contrebasse, basse,
chant), Aidié Tafial (Batterie), Xavier Ferrand (Piano)
L’histoire : C’est l’Amérique des années 50, avec des
musiciens en live, des matons pas futés, des taulards en cavale, un pickpocket
trop honnête, une amoureuse peu fidèle, des amants pigeonnés, un voyou abruti,
un banquier colérique, un policier frimeur, une mère poule qui couve autre
chose que des œufs, et Warren Slack, le plus vieux stagiaire des USA.
Qui va arnaquer qui ?
Le Gros Diamant du Prince Ludwig, une pièce où on s’aime comme dans
Chantons sous la pluie, où on frémit
comme chez Tarantino, où on retient son souffle come dans Ocean’s Eleven et où on rit comme chez les Marx Brothers…
Mon avis : Ce « Diamant » est un pur bijou de comédie
burlesque taillé pour provoquer une avalanche de rires, de fous rires et
d’étonnements en tous genres…
Qu’est-ce que j’ai pouffé !
Mais, qu’est-ce que j’ai pu pouffer ! J’avais déjà été emballé par la
dinguerie frénétique des Faux British,
et bien, je me suis largement autant éclaté devant cette nouvelle création tout
aussi inspirée, déjantée, surprenante, bourrée de gags et d’effets et tout
aussi généreusement interprétée.
Comme je le signale en préambule,
on ne peut pas voir Le Gros Diamant du
Prince sans rire. Si, vraiment, vous voulez tout oublier pendant près de
deux heures, courez vite au Gymnase, vous allez y passer un moment absolument
décapant. Ce spectacle est, à tous les niveaux, d’une richesse et d’une
inventivité incroyables.
Il y a d’abord les comédiens.
Cette brochette d’hurluberlus prêts à tout y compris au pire est absolument époustouflante.
Un théâtre qui s’appelle « Le Gymnase » est l’endroit idéal pour
servir de cadre à quelques performances physiques dignes des plus grands
athlètes. En effet, la débauche est ici autant verbale que physique. C’est de
la haute voltige. Il y a plusieurs séquences où les dialogues appartiennent
carrément au domaine de la virtuosité (entre Chuck Davis et Cooper, au début,
dans la prison ; ou entre Caprice et Mitch dans leur échange au
talkie-walkie…). Certains d’entre eux se livrent également à de véritables
acrobaties défiant parfois même les lois de la gravité (mais de la gravité qui
fait rire !).
Il y a dans Le Gros Diamant du Prince Ludwig d’authentiques moments
d’anthologie qui nous font ouvrir tout grands les quinquets tout en sollicitant
imparablement nos zygomatiques. Je pense entre autres à la séquence de la
chambre à coucher de Caprice, au numéro « frégolinesque » étourdissant
auquel se livre Sam quand il endosse la personnalité du père de la demoiselle, à
la scène où Warren (comédien en caoutchouc) se fait rudoyer par monsieur
Troigros et Mitch, au tableau de la chambre forte (qui m’a rappelé le film Topkapi, en beaucoup moins sérieux
cependant), ou la scène de bureau avec totalement « vertigineux »
impliquant monsieur Troigros et Warren (mais je vous en laisse la surprise car
c’est du jamais vu au théâtre).
J’insiste sur l’accumulation
volontaire de ma part d’adjectifs aussi forts que « surprenant »,
« généreux », « décapant », « incroyable »,
« époustouflant », « étourdissant »,
« ahurissant »… Ce spectacle, très visuel, les provoque. Car, en plus
de la qualité des dialogues, du jeu débridé des acteurs à la fois clowns et
acrobates, il faut souligner l’ingéniosité de la mise en scène et la créativité
des effets spéciaux et des gags. Quel travail de répétitions a dû être fourni
en amont pour obtenir une telle perfection et réussir à tenir un rythme aussi
effréné tout en réalisant des prouesses physiques aussi millimétrées !
Je voudrais encore en dire plus,
parler des portes qui claquent, des claques qui claquent, des coffres et des
placards qui sont utilisés à d’autres fins, des volatiles providentiels, des
changements de décors à vue opportunément accompagnés par des musiciens stylés
(A ce propos, prévoir des lunettes de soleil pour pouvoir apprécier leurs vestes
à paillettes scintillantes), des musiciens qui n’hésitent pas non plus à faire
de la figuration…
Vous l’aurez compris, j’ai été
réellement ébloui par ce spectacle burlesque. Ebloui, tout simplement parce que
ce Gros Diamant est vraiment
brillant !...
Gilbert « Critikator »
Jouin
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