Théâtre des Variétés
7, boulevard Montmartre
75002 Paris
Tel : 01 42 33 09 92
Métro : Grands Boulevards
Ce soir, samedi 30 mai, à 20 h 30
Plateau d’humoristes
Mis en scène par Papy
Présenté par Bruno Hausler
Avec Pierre-Emmanuel Barré, Nicole Ferroni, Cécile
Groussard, Aymeric Lompret, Antoine Schoumsky
Et, ce soir : Blanche et Dédo
Présentation :
Une bande de délinquants scéniques et humoristiques réunis pour deux soirs sur
la scène du théâtre des Variétés. Du trash à l’absurde, du stand-up aux personnages
bien taillés, du décalage corrosif à l’humour noir. Histoire de bien mettre les
points sur les « i » de l’incorrection, de l’insolence, de l’impertinence
et de l’irrévérence. Un plateau varié aux Variétés avec huit représentants de l’humour
d’aujourd’hui pour déranger intelligemment et provoquer… un rire salvateur.
Mon avis :
En fait, tout est dit dans la présentation. Il n’y a strictement rien à ajouter
car ce propos liminaire n’a rien de la publicité mensongère. On retrouve en
effet tout ce qui y est annoncé au niveau de la thématique. Finalement, le fond
étant largement traité, voire maltraité, il ne reste plus qu’à parler de la
forme, c'est-à-dire des artistes et de leurs personnalités.
Personnellement, je tiens Antoine Schoumsky pour une des
tout meilleurs et des plus originaux humoristes actuels. Son personnage de
taulard, inquiétant et dérangeant à souhait, est à hurler de rire. Super comédien
et doté d’un corps en caoutchouc, il nous livre une description de l’univers
carcéral particulièrement haute en couleurs. Il est cash (comme cachot) et
trashy-comique. Son texte, à l’image de son jeu et de sa gestuelle, est affûté
comme un scalpel. Bref, il assume totalement son surnom de « Schoumsky-zophrène »…
Pierre-Emmanuel Barré lui, n’a pas besoin de surnom car, « barré »,
il l’est complètement. On a l’impression d’avoir devant nous un type
incontrôlable, y compris pas lui-même. Son texte ressemble à de l’impro, ses
fulgurances et ses réflexions à haute voix semblent jaillir de lui comme de
brefs geysers très chargés en acidité corrosive. Il se fout complètement de sa
belle gueule et de son physique plus qu’avantageux. Ce qui compte pour lui, c’est
d’asséner des vérités qui sont, uniquement pour lui seul, bonnes à médire. C’est
drôle, intelligent, et terriblement dévastateur…
On ne présente plus Nicole Ferroni. Elle est une des
cheftaines de file d’une jolie brochette de filles totalement déjantées et
désinhibées. Les personnages qu’elle crée semblent tout droit sortis d’une
espèce de galerie des horreurs où la bêtise et la naïveté fleurissent. Elle ne
s’accorde aucune limite, aucun tabou. Son débit et son énergie sont
hallucinants. C’est un personnage de Tex Avery revu et corrigé par Hara Kiri. Cette
fille m’éclate.
Aymeric Lompret, je l’avais repéré et apprécié dans « On
n’ demande qu’à en rire ». Sa façon d’être, sa diction, l’intelligence de
ses propos, sa philosophie, son réalisme sombre et même ses silences m’enchantaient.
Il possède un univers qui n’appartient qu’à lui. On devine qu’il en a encore
beaucoup sur la semelle, car on le subodore tenaillé par des doutes. Il est
encore un peu vert, mais son potentiel est énorme. C’est un garçon à suivre.
Quant à Céline Groussard, ovni virevoltant et babillant, je
n’ai absolument rien compris de sa prestation. Mais ses gestes désaccordés, ses
propos incohérents et son personnage improbable, m’ont vraiment amusé. Elle
existe. Elle a un look, un physique, une vraie liberté d’action. On sent qu’il
y a quelque chose à exploiter de cette petite jeune femme hilare et décomplexée.
Ce soir, en lieu et place de Nicole Ferroni et Céline Groussard,
ce sont Blanche et Dédo qui s’y collent.
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