Disponible en VOD sur
le site :
Mustaphaelatrassi.com
4,99 € via Payplug
Rentré de Las Vegas tout auréolé d’une troisième place au
premier championnat du monde de stand-up en anglais, Mustapha El Atrasssi a
voulu profiter de cette énergie accumulée pour présenter un tout nouveau
spectacle. Mais il n’a pas souhaité le faire dans des conditions
conditionnelles en se produisant dans une salle classique du genre de celles
qui l’avaient précédemment hébergé comme Le Temple, le théâtre Trévise ou même
l’Olympia. Non, cette fois, il a voulu tout gérer en jetant son dévolu sur une
toute petite salle, de s’y produire une seule fois devant un public restreint
et de réaliser une captation de ce one shot. Puis il a mis en vente la vidéo de
ce spectacle sur un site dédié pour la somme dérisoire de 4,99 € (« moins
cher qu’un Mc Do » argument-t-il…
C’est un peu comme s’il repartait à zéro, mais fort de ce
bagage tout-terrain qu’est l’expérience. Il s’est voulu débarrassé de toute
contrainte. Il a tout préparé, tout maîtrisé et… il s’est lâché. Dans ce show
baptisé Second degré, il s’est offert
un espace qui n’a pas de prix : la liberté. C’est lui cent pour cent
naturel, sans filtre, sans tabous et sans contraintes de quelque sorte. C’est
du El Atrassi pur suc…
Après avoir découvert Second
degré, j’ai eu immédiatement envie de le rebaptiser en « Mustapha El
Atrashy ». En matière de stand-up, il est sans doute ce qui se fait de
mieux actuellement. Il ne s’interdit aucun sujet. Son truc à lui, c’est le cash
express. Avec son débit-mitraillette et son redoutable appétit pour ce qu’il
appelle « les bonnes grosses vannes », il joue et tire à bout portant
devant un public qui n’est qu’à un mètre de lui. Mustapha a le cynisme jovial,
la transgression jubilatoire. Riant lui-même de ses blagues, il peut sortir la
pire énormité car son large sourire craquant efface tout.
Il est à l’opposé de ce qui pourrait être son clone
malfaisant, un certain Mustapha El Harakiri car, lui, il n’est jamais « bête
et méchant ». Au contraire, son écriture est vraiment intelligente et il n’y
a chez lui aucune malveillance. Même s’il débite une légion d’horreurs, ses
observations sont toutes frappées au sceau du bon sens. Virtuose de la
pirouette, il possède l’art de la formule qui fait mouche. Et c’est encore
mieux quand la mouche trempe dans le vinaigre ou s’il lui fait subir en se
marrant les derniers outrages.
Mustapha ratisse large. Témoin futé et affûté de son temps,
il parle de tout ce qui remplit notre quotidien : le portable, la
province, les conseillers d’orientation, l’école, les rappeurs, la
prostitution, Paris, les réseaux sociaux, les transports, la drogue, l’alcool,
les minorités, les communautés, le Jihad, le célibat et la vie de couple… Rien
ne rebute le rebeu et on s’en réjouit avec lui.
J’en suis aujourd’hui à me demander si les habitants de son
village natal, Saint-Doulchard, dans le Cher, ne s’appelleraient pas « Les
Charrieurs ». Ceci expliquerait cela.
En tout cas, vous ne prenez aucun risque à vous séparer d’un
billet de 5 euros car si un rire vaut un steak, avec Second degré, vous pouvez vous pouvez vous procurer une vache
entière… avec toutes les savoureuses vacheries qui vont avec…
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