Théâtre du Palais-Royal
38, rue de Montpensier
75001 Paris
Tel : 01 42 97 40 00
Métro : Palais-Royal / Bourse / Pyramides
Métro : Palais-Royal / Bourse / Pyramides
Une pièce de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino
Mise en scène par Sébastien Azzopardi
Décor de Juliette Azzopardi
Lumière de Philippe Lacombe
Costumes de Pauline Yaoua Zurini
Musique de Romain Trouillet
Magie de Kamyléon
Avec Arthur Jugnot (Malo Tiersen), Emma Brazeilles (Chloé et
Rosalie), Anaïs Delva (Alice et Nina), Michèle Garcia (La Vieille), Réjane
Lefoul (Céline), Sébastien Pierre (Alex), Benoît Tachoires (Victor), Charline
Abanadès, Vincent Cordier, Jean-Baptiste Darozey
L’histoire :
Cette nuit-là, Malo Tiersen n’aurait jamais dû prendre sa voiture. Il n’aurait
jamais dû aller dans cette maison au milieu des bois. Il n’aurait jamais dû
avoir cet accident…
Et vous, vous n’auriez jamais dû pousser la porte du
Palais-Royal. Au théâtre, vous n’avez jamais eu peur… Jusqu’à ce soir.
Mon avis :
Fan-tas-tique !!! Quel formidable moment on passe au théâtre du
Palais-Royal ! La Dame blanche
est LA pièce à voir absolument…
On est mis dans l’ambiance dès notre entrée dans le théâtre.
Et ça continue lorsque nous sommes dans la salle… C'est-à-dire qu’avant même
que le rideau se lève, nos nerfs titillés, nous sommes déjà conditionnés.
Délicat de parler de cette pièce sans en révéler tout ce qui
en fait l’originalité. Tout y est mis en œuvre pour nous faire délicieusement
frissonner. Y compris la musique qui ajoute au climat angoissant. Et puis,
quelle inventivité dans la mise en scène et les effets spéciaux !
Les décors sont superbes. Comme ils sont pivotants, ils permettent
de déplacer l’action en une fraction de seconde, donnant ainsi un rythme
soutenu au déroulé de l’intrigue. La forêt est particulièrement inquiétante.
Grand lecteur de thrillers, je puis vous affirmer que
celui-ci est remarquablement construit et bien ficelé. Son scénario,
machiavélique à souhait, nous tient en haleine de la première à la dernière
seconde. Tous les événements extérieurs surnaturels qui surviennent, ont pour
but, non seulement de nous effrayer ou de nous surprendre, mais aussi de nous projeter
dans la tête du héros, de nous faire partager ses cauchemars et comprendre le
remords qui le ronge.
Ce héros, parlons-en. Arthur Jugnot accomplit dans cette
pièce une performance exceptionnelle. Il est de tous les plans. Pris qu’il est
dans un écheveau inextricable, il vit des situations terrifiantes. Impossible
pour lui de se cantonner dans la demi-mesure. Il faut qu’il soit à fond en
permanence, complètement investi. C’est un rôle fort, prenant, épuisant,
jouissif. Un rôle comme on en voit au cinéma. Un rôle qui cumule un suspense digne
d’Hitchcock et le gore de Brian de Palma.
N’insistez pas, je n’en dirai pas plus. Sachez néanmoins que
la jeune femme qui se tenait devant moi ne cessait de faire des sauts de cabri
sur son siège en poussant des petits cris d’effroi tant elle vivait certaines
scènes et que, tout autour, les rires francs et jubilatoires succédaient aux
rires nerveux. Le spectateur est littéralement pris à la gorge. Et à partie
aussi car l’action déborde parfois du cadre de la scène pour se poursuivre dans
la salle…
Si l’on est autant captivé c’est que l’histoire concoctée
par le tandem Azzopardi/Danino est remarquablement écrite. Et si on est aussi
accaparé par cette intrigue diabolique, pleine de rebondissements et d’effets
visuels saisissants, c’est qu’elle est servie par une bande de comédiens
réellement habités par leurs personnages. Tous… J’ai déjà dit combien la
performance accomplie par Arthur Jugnot était prodigieuse. Mais s’il peut se
montrer aussi convaincant dans le rôle de Malo, c’est que chacun de ses
partenaires lui donne une réplique impeccable. Anaïs Delva et Réjane Lefoul,
dans des registres très différents, sont parfaites. Sébastien Pierre, dans le
rôle du collègue-ami apporte une note de fantaisie indispensable. Quant à Michèle
Garcia et Benoît Tachoires, ils sont tout simplement époustouflants.
Très sincèrement, si vous aimez ressentir la peur sans vous
sentir en danger (quoi que…), si vous aimez frissonner d’aise dans l’abri de
votre fauteuil, si vous aimez être plus surpris que ce à quoi vous vous étiez
préparés, si vous aimez rire de plaisir, soupirer de soulagement et partager
avec vos voisins et les comédiens d’exquises sensations d’insécurité,
précipitez-vous toute affaire cessante au théâtre du Palais-Royal. Vous ne
serez vraiment pas déçus.
Gilbert « Critikator » Jouin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire