Samedi, j’ai assisté à l’Olympia au spectacle célébrant les
quinze ans de scène d’Olivier Villa… Je dois reconnaître avoir passé une
excellente soirée. Pour avoir écouté ses albums, je savais Olivier doté d’une
très belle voix et qu’il était un bon auteur doublé d’un mélodiste de grand
talent. J’ai découvert hier un artiste complet qui occupe la scène avec une
aisance et naturel.
Avec ses nombreux invités, ce spectacle prenait parfois des
allures d’auberge espagnole. Il y avait un côté artisanal et amateur (dans le
sens noble du terme) qui apportait le charme supplémentaire de l’imprévu. Pour
que cet anniversaire soit à ses yeux réussi, Olivier Villa, non content
d’interpréter une vingtaine de ses chansons, avait tenu à partager SA scène
avec des gens qui avaient compté pour lui durant ses quinze années de
pérégrinations. Visiblement le garçon a du cœur. Il a géré tout ce petit monde
hétéroclite avec humour, gentillesse et beaucoup de chaleur humaine.
Nous avons ainsi pu voir à ses côtés des individus pour le
moins pittoresques, voire caricaturaux, mais sincèrement habités par les
chanteurs dont ils reprennent le répertoire. En même temps, nous avons vécu
quelques authentiques moments de grâce comme la prestation d’Alexandre
Chassagnac, un ancien caporal-chef de l’armée française bardé de décorations
venu chanter en uniforme un air d’opéra. Sa facilité à passer du grave aux
aigus a tellement subjugué la salle qu’il a eu droit à une standing ovation
spontanée… Jolies prestations également de Richard Sanderson (Reality), de Jean-Jacques Lafon (Le Géant de papier), de Mario Hoffman et
son jazz manouche et du groupe Wazoo pour son énergie festive…
Olivier Villa mérite vraiment qu’on se déplace pour aller le
voir et l’écouter. C’est un vrai passionné de chanson française. Il voue
respect et admiration à tous ceux qui lui ont donné l’envie de faire ce métier,
les Brassens, Gainsbourg, Montand, Lama, Dassin, Delpech… En cela, il ressemble
beaucoup à son père, Patrick Sébastien. Il lui ressemble également pour son
sens de la convivialité et de l’amitié, son goût pour la fête, son langage
parfois cru. Et il lui ressemble aussi de plus en plus physiquement (mimiques,
attitudes, sourire, tics…)
Olivier Villa est un homme de scène, dynamique, partageur et
généreux. Mais c’est aussi un garçon hypersensible qui aborde dans ses chansons
des sujets délicats (la vieillesse, l’adultère), tendres (ses racines, sa
grand-mère). Il sait trouver les mots qui touchent sans la moindre mièvrerie.
Enfin, il ne faut pas se voiler la face : faire l’Olympia
est plus pour lui une occasion symbolique de faire la fête et de remercier ses
compagnons de route et ses fans (et il en a !) que la concrétisation d’un
quelconque plan de carrière. Il eût sans doute préféré que le célèbre
music-hall parisien soit implanté sur ses terres de Juillac, en Corrèze. Là, il
se serait vraiment senti chez lui. Comme il le chante lui-même, Olivier Villa
est Hors cadre. En clair, il n’a pas
le ticket (et ne le désire visiblement pas) qui vous accrédite pour faire
partie du petit monde du showbiz parisien. Il est un chanteur de villages. Ses
grosses limousines ne dorment pas dans le garage d’un confortable loft, elles s’ébattent
dans les prairies qui bordent sa chère Dordogne…
Bref, Olivier Villa est un artiste, un vrai, un pur, un
authentique.
Gilbert « Critikator » Jouin
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