Editions Casterman
Tome 19.
192 pages.17,95 €
Sortie le 8
octobre 2014
Hallelujah ! J’ai retrouvé mon Geluck !
Il est vrai que, l’an dernier, La Bible selon le chat, ou plutôt selon Saint(Ge)luck, ne m’avait
pas emmené au ciel.
Mais là, avec son dix-neuvième, Le Chat passe à table, j’ai retrouvé tout ce qui fait de Philippe
Geluck un artiste aussi prolifique qu’inventif. Il est, à mes yeux, un des esprits
les plus fins de ces quarante dernières années. Je suis sidéré par la largeur
de son éventail. Avec lui, on ne peut même pas parler de « largeur »
car c’est carrément du 360° qu’il nous offre ! C’est du panoramique.
Ici, Le Chat est à son meilleur : iconoclaste,
gouailleur, sentencieux, truculent, voire paillard et, surtout, philosophe.
Certaines de ses élucubrations nous clouent littéralement, soit par leur
évidence (pourquoi j’y ai pas pensé moi-même ?), soit par un message qui
nous donne à réfléchir. Il touche à tout, aborde tous les domaines, il est
curieux de tout et, heureusement pour nous, il a un avis sur tout le matou. Le
Chat rit, varie (ses effets) et Le Chat vit, ravi de ses blagues.
Le Chat passe à table
est particulièrement nourrissant et roboratif. Ses deux tomes proposent un menu
varié destiné à des gourmets. Le Chat se déguste, se garde longtemps en bouche
avant de l’ingérer, puis remonte insidieusement dans nos synapses pour nous
faire profiter souvent d’un délicieux arrière-goût. Ça fait un drôle d’effet de
croquer délicatement les bulles d’un croqueur hors pair. Pour ce nouvel opus,
c’est comme dans le cochon : tout est bon dans Le Chat. Mais on n’est
jamais repu. On réclame toujours du rab.
Après la Bible, Geluck nous sert au mess. Pas celui des
officiers du culte, mais celui des officiers de bouche. Il nous y propose un
menu dégustation. Attachez bien votre serviette de table autour du cou (il peut
vous arriver de baver de rire), armez-vous de vos couverts et picorez,
picorez ; n’ayez pas peur d’avoir les yeux plus gros que le ventre. De
toute façon, vous allez vous bidonner. A juste titre, car là, il y a vraiment
de quoi en faire un plat.
Le Chat passe à table ?
On rêve d’une rallonge !... Et le cher vice est compris…
Cerise sur le gâteau (car il y a entrée, plat ET dessert),
dans le coffret contenant les deux tomes, vous découvrirez La Gazette du Chat, un vrai journal de 8 pages qui traite de
multiples sujets, du plus sérieux au plus farfelu. Tous les pigistes qui ont
participé à son élaboration s’appellent Geluck. La relève est assurée. Les
siens ne font pas des chats ? Et bien, si !
En fin (en faim ?), je ne veux pas déflorer une astuce
qui, personnellement, va m’apporter beaucoup deux fois par an : page 7,
dans la rubrique « Nos lecteurs ont la parole », c’est Le Chat qui
nous la livre. Quand vous l’aurez lu, votre existence, soudain considérablement
simplifiée, ne sera plus du tout la même. Rien que pour cette information
d’utilité ô combien publique, Le Chat mérite d’entrer à l’Académie des
Sciences… A la bonne heure !... Mais pour être initié, il faut acheter le
coffret. 17,95 €, ce n’est pas cher le tuyau…
Je vous donne juste une piste en forme d’énigme : « Elle
a aussi ses chats, l’heure »…
Gilbert "Critikator" Jouin
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