Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris
Tel : 01 42 36 00 50
Métro : Châtelet
Les lundis à 21 h 30
Seul en scène écrit et interprété par Michaël Hirsch
Présentation :
Tout au long de son existence, chaque être humain s’interroge sur lui-même comme
sur le monde qui l’entoure. Mais pourquoi autant de questions sans réponses et
de réponses sans questions ?
Seul en scène, avec un sens vertigineux de l’absurde et du
jeu de mots, Michaël Hirsch retrace les incessants
« pourquoi ? » d’un personnage que l’on suit à toutes les étapes
de sa vie. Au fil d’une savoureuse succession de tableaux, se dessine un
univers insolite où le rire et la dérision côtoient l’imaginaire et la poésie.
Mon avis :
Il est facile de comprendre ce qui attire les spectateurs au théâtre des
Déchargeurs pour assister au seul en scène de Michaël Hirsch. D’abord, avec son
petit côté lunaire, son regard clair et son expression à la fois candide et
malicieuse, il attire spontanément la sympathie. Ensuite – et c’est là la
principale raison – le texte de son spectacle est particulièrement réjouissant
pour qui aime les mots et les infinies façons de jouer avec.
La construction de Pourquoi ?
est imparable. On suit en effet tous les questionnements que peut se poser un
individu de son enfance à sa vieillesse. Facile dès lors de se sentir
complètement concerné. Une fois ce principe de découpage par étapes établi,
reste l’aspect le plus personnel de ce seul en scène : la forme.
Michaël Hirsch est un habile tisseur de bonne aventure. De
fil en aiguille, il brode une histoire qui tient debout tout en la
déstructurant. Chaque pièce qu’il coud et juxtapose à une autre n’est là que
pour amener une chute.
Il faut reconnaître que cet exercice n’est pas des plus
aisés car jongler avec les mots est une tradition française ancestrale et il y
a eu et il y a encore des maîtres en la matière. Michaël Hirsch a tout à fait
sa place dans ce petit aréopage. Il est quasiment impossible d’être entièrement
novateur dans ce domaine si spécial. Alors, dans ce spectacle, il y a des
calembours ou aphorismes que l’on connaît déjà (« écrire en vers et contre
tout », « Poéter plus haut que son cul » emprunté à Guy Bedos
dans son sketch hommage à Nougaro…), il y en a qu’on voit venir et,
heureusement, il y en a de nombreux qui nous surprennent (pour exemple, j’ai
particulièrement goûté son « ascenseur pour les choix faux » !)…
J’ai également beaucoup aimé sa façon de partir d’un dicton ou d’une formule pour
nous embarquer dans une digression truculente. En partant de lui, de l’intime,
il tend vers l’universel.
Ses saillies sont ponctuées de petits rires brefs, de frémissements,
de soupirs, voire de râles de contentement. Michaël possède un public de
gourmets qui déguste ses mots comme autant de friandises. Il en a un plein bocal
à nous offrir et ce n’est jamais indigeste ; au contraire. On aime bien se
laisser prendre en otage, se perdre dans son labyrinthe, et voir où son esprit
retors et fort bien structuré va nous emmener.
Un résultat aussi abouti représente un sacré travail d’écriture
en amont. Il a dû en écrire et en écrire des pages, raturer et peaufiner encore,
se les mettre en bouche et se les réciter jusqu’à ce que ce soit digne d’être
présenté au public.
Michaël Hirsch est un "verbivore", un grand humoureux des mots et il n’aime
rien tant que de les partager avec nous.
Gilbert « Critikator » Jouin
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